Il est facile d’expliquer ce qui distingue ces termes en prenant l’exemple des hommes. Nous ne sommes pas, en effet, identiques, nous sommes tous différents, mais nous sommes égaux devant la loi. Le problème se redouble dans ce domaine de la question de la culture, des groupes et des particularismes. On parle en effet d’identité culturelle pour désigner ce qui fait assimiler quelqu’un à un groupe.
La société, comme association d'hommes qui doivent avoir un intérêt pour vivre ensemble n'a que faire d'hommes identiques. Il faut au contraire qu'ils soient différents par leurs capacités et leurs spécialisation pour qu'ils puissent être complémentaires. Une société d'individus identiques ou, du moins très ressemblants est un rêve, en ce qu'elle manquerait une dimension de la société : l'intérêt mutuel qui ne peut apparaître que dans la complémentarité.
Il est difficile de penser d'ailleurs l'identité stricte de tel ou tel objet avec tel ou tel autre. Si deux jumeaux étaient véritablement "les mêmes", seraient-ils alors encore distincts ? Il faut donc qu'ils aient une différence. Tout du moins ces jumeaux n'ont pas eu exactement la même vie et n'ont pas été placés dans les mêmes situation.
Tout ceci nous interroge sur ce que nous appelons identité. Qu'est-ce qui nous permet de dire de deux objets qu'ils sont identiques. Un chat est un chat, soit ! Mais il est aussi ce chat, le mien par exemple. Si Félix est Félix, il est aussi ce Félix-là, différents des autres.
Boire une eau de la même "marque", est-ce boire "la même eau"? Certes, ces eaux ont les mêmes caractéristiques et elle renvoient à un produit que seule la bouteille, son contenant, permet d'individualiser.