On oppose classiquement la cause au sens strict comme ce qui a donné quelque chose d’autre. La cause est conçue comme précédant ce qui existe. La fin prétendrait expliquer aussi ce qui arrive, mais dans le sens de ce vers quoi cette chose tend.
Ainsi on peut expliquer l’arrivée de l’homme sur terre par une succession de causes et d’effets qu’on appellera son évolution, ou l’on peut estimer que son existence a une raison d’être, qu’il y a une destination de l’homme, par exemple.
Ainsi ce n’est pas la même chose de dire que l’homme est voué au travail par sa manière d’être et de considérer que le travail est sa raison d’être et qu’il doit travailler.
Il faut noter que l’homme ne peut quasiment penser aucune de ses activités qu’en la prenant par sa fin. On ne comprend ce que fait quelqu’un qu’on voit attelé par exemple à un travail manuel qu’en se demandant : « Que fait-il-il ? »
C’est d’ailleurs un artifice rhétorique que de se fixer sur ce que l’on fait de façon comme qui dirait myope. Ainsi un mari qui est en train de barrer un passage contre l’avis de sa femme peut répondre à la question « que fais-tu ? » par « tu vois bien : je plante un clou » pour différer (de peu, c’est vrai) le moment où il devra avouer ce qu’il fait, c’est-à-dire ici pourquoi il le fait.
L’homme, étant sans cesse fixé vers des fins tend à voir dans la nature aussi des finalités. Est-ce une illusion ou, au contraire, sa finalisation des choses est-elle déjà en place dans la nature.
Spinoza penchera pour la première solution, Kant pour la seconde.