Méthode

La dissertation


Dissertation - Plan (très) directif

Exemple de dissertation

Comment ne pas rater une dissertation

Ici votre mission consistera tout d’abord à perdre un minimum de points (ce qui vous placera automatiquement dans la situation d’avoir la moyenne et un peu au-delà dès le départ, puis à gagner encore quelques points.

L'explication de texte


Méthode - Explication de texte

Exemple - Texte de Rousseau - la perfectibilité

Deux versions d’un travail sur le texte de Rousseau, tiré du Discours sur l’origine et les fondements de l’inégalité parmi les hommes.

La première est visible avec une visionneuse PowerPoint gratuite (Microsoft).

La seconde est visible avec Adobe Reader (ce fichier est sur le modèle d’un fichier de présentation : un clic pour passer d’une diapositive à la suivante).

Sujets du bac 2013


La science se limite-t-elle à constater des faits ?

1) Le fait c'est précisément ce qu'on ne peut que constater. La science, dans la mesure où elle est expérimentale, organise constats de faits. Elle procède bien sûr de manière ordonnée, mais elle s'en tient aux faits, comme on dit : elle évite les théories qui ignore les faits.

2) Pourtant, dans la mesure même où il faut bien qu'elle organise ces faits, la science ne peut se limiter à de simples constats. Il faut bien qu'elle construise au moins des hypothèses, voire qu'elle parte de certains principes (Kant, Critique de la raison pure, 2nde préface : la raison ne voit que ce qu'elle produit elle-même).

3) La science se limite à constater des faits en ce qu'elle se pose comme limites ce qu'elle peut constater, ne construisant pas vraiment "à vide". Les principes même dont elle part sont constatés et non inventés de toute pièces. La science doit néanmoins tenter des synthèses (les constats de faits resteraient dans des analyses à perte de vue) et proposer des interprétation.  Mais se place-t-on dans la conduite scientifique ou dans la prospection théorique ou l'application pratique, quand on passe dans l'interprétation ?

Le langage n'est-il qu'un outil ? (TL)

1) Le langage, puisqu'il sert à communiquer des informations ou des sentiments a une fonction médiatrice. Il n'est donc, effectivement, qu'un outil. Il sert en particulier à transmettre ce que nous pensons. C'est au mieux un outil d'apprentissage.

2) Il est pourtant difficile de penser sans langage. Le langage est ce qui objective nos pensées, c'est par lui que la pensée devient claire, il lui donne une réalité (Hegel). La transmission des sentiments pose problème : si elle passe par le langage, celui ci est non seulement utilitaire, mais manipulatoire. 

3) Si le langage est un outil, il n'est qu'un outil comme le montre Bergson. Le langage est bien plutôt le milieu où la pensée et la vie en commun prennent existence. Le dialogue montre bien que le langage n'est pas qu'argumentation mais pensée à deux. Le langage forme un monde ou, tout aussi bien, la politique ou la poésie peuvent vivre.

Interprétons-nous à défaut de connaître ? (TES)


1) Interpréter, c’est chercher le sens de quelque chose. Mais interpréter c’est faire entrer un jugement, et, donc, une subjectivité. Les objets que nous connaissons parfaitement nous épargnent d’avoir à les interpréter. Les mathématiques ne s’interprètent pas. Nous n’interprétons donc que lorsque nous ne connaissons pas.

2) Aucun pan de la connaissance n’échappe réellement à l’interprétation. Nous ne pouvons pas ne pas juger. Donc, nous ne pouvons pas ne pas interpréter. Les études scientifiques elles-mêmes ne sont pas que des successions de faits ou de chiffres. Elles doivent aboutir, à un moment donné, à une interprétation.

3) Nous pourrions même nous rappeler d’un autre sens du mot interpréter : celui qu’il prend lorsque, dans un spectacle, nous devons interpréter une pièce, un morceau de musique. Même dans les sciences on peut dire que la manière dont on mène les calculs donne à voir une certaine interprétation du réel et de la science. Nous faisons avancer, en acte, des calculs, une théorie. De bout en bout, la science elle-même, comme toute activité humaine est recherche d’un sens et recréation d’une connaissance.

Que devons-nous à l'Etat ? (TES)

1) Nous devons à l’État notre situation d’individus civilisés. Nous lui devons la sécurité, les aides qu’il nous fournit, etc. Ici l’expression « que devons-nous » est bien à entendre au sens de dette. Nous devons à l’État ce qu’il nous donne. Mais dans ce cas que lui rendons-nous ?

2) Nous devons donc un ensemble de services à l’État, en retour de ce qu’il nous offre. L’État dans ce cas est une institution que nous avons créée pour en obtenir certains services et à laquelle nous devons quelque chose en retour.

3) L’État est censé procéder de la « volonté générale ». Il est à la fois distinct de nous, et même distinct de ce que nous appelons « le peuple », mais en même temps il représente ce peuple, il nous représente. Il s’agit donc bien d’un devoir que nous avons envers l’État, et non d’une simple dette. C’est un devoir, au fond, que nous avons envers nous-mêmes.


NB : même si le sujet ne pousse pas à traiter la question d’une critique de l’État, et si traiter à un moment comme réponse possible « nous ne devons rien à l’État » transformerait le plan progressif attendu en un pseudo plan dialectique, rien n’empêche de formuler quelques critiques en conclusion sur cette vision de l’État.


Peut-on agir moralement sans s'intéresser à la politique ? (TS)

1) La morale et la politique sont deux domaines distincts comportant des valeurs qui peuvent aller jusqu'à être contradictoires. La morale est de l'ordre du privé, quand la politique est de l'ordre du public. On n'agit moralement qu'en se désinteressant de la politique et de ses compromissions.

2) Une morale qui prétendrait rester "pure" devient en fait immorale, puisqu'elle manque l'efficacité qui en ferait autre chose qu'un rapport formel de soi à soi. (Hegel s'oppose au formalisme de Kant). Faire l'économie de l'implication politique est une faute (Sartre, Les Mains sales).

3) Il faut bien distinguer la soumission à la politique et le fait de s'y intéresser. Socrate qui fuit la politique et la publicité ne méconnaît pas son importance. Il fait un acte politique de sa quête morale et même subjective de la connaissance de soi. Converser avec ses concitoyens devient un acte politique.

Le travail permet-il de prendre conscience de soi ? (TS)


1) La conscience de soi est une affaire d'intériorité, de rapport à soi-même. Le travail, en nous détournant de notre vie intérieure contrecarre la conscience de soi. Il est aliénant (Marx), et on peut même le trouver abrutissant (Nietzsche).

2) Le travail, en extériorisant notre monde intérieur, lui donne une réalité. L'aliénation est tout aussi bien une réalisation de soi (Hegel). L'artiste, en particulier, se connaît par son travail, par son art.

3) Le rapport à soi est en réalité un rapport médié par l'autre et par la monde. Le travail nous révèle à  nous-mêmes à travers le monde et à travers le regard de l'autre (reconnaissance). (Hegel — Sartre) Mais pour cela il doit faire partie d'un processus dans lequel je m'implique réellement et non dans un simple écrasement par la nécessité.

Quelques points de méthode ...


© Laurent Couvreur 2012